Un des buts de mon site web (www.LaVoieDuGuerrier.com) et de ce blogue est de partager différents modèles sur l’esprit du guerrier et la voie du guerrier.
Dans ce deuxième article de ce blogue, je vous partage un texte que j’ai écrit en 1995. Pour un travail de modélisation qui faisait partie de ma certification comme maître-praticien en programmation neurolinguistique. Cela faisait 25 ans alors que je suivais la voie du Guerrier à travers le Karaté Kyokushin et son orientation budo. J’ai modifié certaines parties de ce texte, mais j’ai gardé l’esprit du texte intact. Il respecte encore certaines croyances que j’avais à l’époque de la voie du budo. Je me souviens d’avoir écrit ce texte dans le bureau de mon dojo de karaté de Rosemont, à Montréal sur la rue Beaubien.
L’archétype du guerrier est une force présente dans la mythologie et l’inconscient collectif de l’être humain. Il y a plusieurs dimensions du guerrier et les différentes cultures y apportent leurs interprétations, leurs expériences et leurs croyances. Certaines versions sont antithétiques et d’autres se complémentarisent. À nous de trouver les bons guides, de bons mentors et de bonnes personnes pour nous aider à cheminer sur cette voie de manière efficiente. Contrairement à ce que nous pouvons penser, la voie du Guerrier n'est pas du tout une voie solitaire e individuelle. Nous reviendrons sur cet aspect dans un autre article.
Ma définition du guerrier
Le guerrier, tel que je le définis, est un homme ou une femme de pouvoir et d’action. Il est guidé par sa vision, qui telle l’étoile du nord, le guide à travers les obstacles vers l’accomplissement de sa mission. Le guerrier est engagé dans une mission précise. Il investit son temps et son énergie à sa mission de façon à progresser dans la vie avec pleine conscience. Tantôt, il est tourné vers le monde, l’action, l’effort et tantôt il est tourné vers l’intérieur, la méditation et le non-effort.
Le guerrier dans le sens traditionnel marche sur la lame d’un sabre. Cette métaphore suggère que le guerrier doit progresser sur cette voie très étroite et très aventureuse, sans tomber ni d’un côté ni de l’autre, ni dans l’effort ni dans le non-effort. Il suit la voie du milieu. Le guerrier possède beaucoup de flexibilité pour atteindre ses objectifs.
LES OUTILS DE LA PNL DANS MON PROJET
J’ai commencé le karaté en novembre 1971. Dès l’âge de 14 ans (1973), je me suis intéressé au niveau psychologique, énergétique (au chi), métaphysique et spirituel de la pratique martiale. Je considérais que la pratique physique rigoureuse et intense pouvait être un excellent outil pour aiguiser la puissance de mon mental et atteindre d’autres niveaux de conscience. La voie du guerrier était la voie que je pensais avoir choisie (alors que c’était elle qui m’avait choisie). L’unification du corps et de l’esprit peut décupler notre pouvoir et faire de nous des personnes exceptionnelles. (C’est ce que je pensais, il y a 50 ans. Et c’est ce que je pense toujours.)
Réussir des exploits physiques (par exemple, faire des milliers de pompes, de redressements assis, de squats, de coups de pied et de coups de poing un arrière de l’autre nécessite non une maîtrise ou une domination de son mental, mais une entière collaboration de toutes les dimensions de l’être pour suivre son code du guerrier.
J’ai abordé la voie du guerrier depuis le début de ma pratique martiale à travers de nombreuses grilles psychologiques, intellectuelles, métaphysiques et psychosomatiques [voir ma biographie]. Depuis les 30 dernières années, j’ai abordé la voie du guerrier à travers d’autres grilles telles que la programmation neurolinguistique, la neurosémantique, les neurosciences, la métastratégie, la transe générative, la transe de l’identification de l’hypnose, etc. Dans un premier temps, pour éliciter les forces du guerrier et en faire un modèle pratique. Dans quel environnement on retrouve cette énergie du guerrier, quels sont ses comportements, comment le guerrier est un maître des tactiques et de la stratégie, quels sont les croyances, les valeurs, les critères et les présuppositions liés au guerrier [le code du guerrier], pourquoi il peut être très utile d’avoir en soi une partie guerrière, l’influence du guerrier sur l’identité et l’importance de la spiritualité chez le guerrier, etc.
Dans un deuxième temps, fondamentalement, la voie du guerrier est aussi une voie de l’excellence. La mission du guerrier est la résolution des conflits et le maintien de l’harmonie. Son rôle n’est pas de faire la guerre, mais de maintenir la paix. Tout en faisant respecter les frontières.
Pour moi, la voie du Guerrier est un modèle pragmatique. Il met beaucoup d’emphase sur le calibrage, l’observation, la structure de l’expérience subjective et l’interaction entre les individus. Le guerrier possède une acuité sensorielle extrêmement développée, il cherche à réunir et comprendre les différents éléments aussi objectifs que subjectifs afin d’exécuter le geste juste et l’action juste. Il est un maître de l’interaction, étant capable de lire le langage analogique et digital et de détecter toute incongruence entre les deux. Le guerrier possède une maîtrise du comportement syntaxique et peut déceler rapidement les comportements redondants.
Le guerrier pour devenir un maître de la stratégie doit devenir un maître du rythme. Miyamoto Musashi, le plus grand samouraï du Japon qui a vécu au XVIe siècle dit du rythme :
« En toute chose, il y a un rythme. Si l’on regarde autour de soi, on constate que l’existence du rythme est claire dans la danse, la musique et les instruments de musique. Lorsque le rythme domine, l’exécution est bonne. Dans le domaine des arts martiaux, tout obéit au rythme et à la cadence. Dans tous les arts et techniques, on ne peut aller contre le rythme. Dans les affaires abstraites également, c’est le rythme qui domine. Il en va de même pour celle d’un commerçant : rythme qui lui apporte la richesse ou bien le rythme qui la lui fait perdre. Ainsi, dans chaque domaine, il y a des rythmes différents. Plusieurs sortes de rythmes se remarquent dans la tactique. Il faut tout d’abord connaître le rythme concordant, puis comprendre quel est le rythme discordant » disait Miyamoto Musashi dans le livre des cinq anneaux. Il continue : « Il faut savoir discerner le rythme qui sied bien, le rythme à saisir selon l’occasion, et le rythme contrariant, tous les rythmes qu’ils soient larges ou étroits, lents ou rapides, sont caractéristiques de la tactique. Dans les combats de la tactique, il faut connaître les rythmes de chaque adversaire et il faut se mettre au rythme inattendu de l’ennemi. Alors on peut vaincre ses adversaires en se mettant sur un rythme “vide” en partant d’un rythme né de l’intelligence. »
L’unique œuvre de Musashi, « le traité des cinq roues » [ou le livre des cinq anneaux], est un livre qui est toujours étudié de nos jours autant par les artistes martiaux que par tous ceux qui veulent maîtriser l’art de la stratégie et de la tactique. Ce livre est considéré comme un important classique de la littérature écrit par le plus grand samouraï de l’histoire où on trouve le secret de l’efficacité japonaise qui applique l’esprit des arts martiaux aux affaires du monde. C’est cette attitude du guerrier qui explique aujourd’hui, en partie, les raisons des succès japonais dans tous les domaines [j’ai écrit cela dans le début des années 1990 où les Japonais excellaient]. Maintenant, les Chinois sont ceux qui seraient, selon certains spécialistes, les mieux placés en ce moment. Est-ce que les Chinois utilisent la Stratégie de Sun Tsu [l’auteur du classique l’art de la Guerre, vieux de 2500 ans] en affaires ?
RYTHME = STRATÉGIE
Je suis convaincu que les grands communicateurs avancés sont des maîtres du rythme. Les manipulateurs et les dictateurs ont longtemps compris son importance. Ils ont cette capacité d’apparier leurs rythmes avec celles des personnes avec qui ils communiquent et de découvrir les stratégies conscientes et inconscientes de ces derniers. Ce qui transpire de l’œuvre de Musashi c’est l’importance des principes [ou croyances et valeurs] du guerrier et l’utilisation de la stratégie. Pour lui, la stratégie est une question de rythme. Pour maîtriser l’art de la stratégie, il faut être capable de maîtriser le rythme. Pour maîtriser ce dernier, il faut s’entraîner, dit-il. C’est par la pratique qu’on découvre le rythme.
Musashi a transféré sa maîtrise du sabre dans tous les arts, calligraphie , dessin, poème, écriture, etc. Il affirme : « J’ai appliqué les principes de la tactique à tous les domaines des arts. En conséquence, dans aucun domaine je n’ai de maître. »
Je brosserai le portrait du guerrier en m’inspirant de mon expérience personnelle, des différents maîtres que j’ai côtoyés et de différentes traditions de la voie du guerrier. La voie du Guerrier est vaste et ne peut pas être étudiée en une seule vie, dans sa totalité.
Voici certaines des références et influences dont je me suis inspiré pour suivre la voie du guerrier :
1. L’art de la guerre de Sun Tzu.
2. Le traité des cinq roues, Miyamoto Mushashi.
3. La voie du samouraï japonais et le Bushido [le code du guerrier].
4. Les chevaliers de l’Europe médiévaux.
5. Les guerriers spirituels de l’Inde.
6. Les guerriers amérindiens.
7. La voie supérieure du guerrier tibétain.
8. Le guerrier pacifique de Dan Millman.
9. La voie du guerrier selon Carlos Castaneda.
10. La voie du guerrier selon Karl Dürchkheim.
11. La voie du zen.
12. La voie du guerrier non violent de Mahatmi Gandhi.
13. La voie de l’Aikido et du Maître Morihei Ushiba
14. Et beaucoup d’autres documents connexes à la voie du guerrier.
Le Guerrier, pour moi, est celui qui utilise son savoir et son pouvoir créativement vers la résolution de conflits afin de se créer des alliés [et non des ennemis] en utilisant notre pouvoir avec les autres ; rien à voir avec le guerrier négatif qui ne cherche qu’à faire la guerre et la destruction pour chercher le pouvoir contre les autres.
À l’aide de la voie du guerrier :
1. L’archétype du guerrier est une énergie que nous pouvons puiser à l’intérieur de nous. Les exercices de pleine conscience et une intention profonde peuvent nous aider à mieux la canaliser.
2. La voie martiale [le budo] est une pratique qui peut nous aider à suivre ce chemin étroit. Mais il n’est pas la seule voie pour actualiser cet archétype en nous.
3. Nous comprendrons pourquoi vis-à-vis à certaines maladies graves, certaines personnes retroussent leurs manches et combattent pour leurs santés tandis que d’autres baissent les bras et se laissent abattre [la puissance de la résilience].
4. Nous réaliserons que les chercheurs, les inventeurs, les leaders, les grands communicateurs, les thérapeutes, les entrepreneurs, les sportifs, les artistes et tous ceux qui ont réussi dans leurs domaines et qui ont osé affronter l’inconnu, malgré l’insécurité, étaient de grands guerriers.
À travers ce modèle, nous allons découvrir comment l’esprit du guerrier est nécessaire en ces temps de bouleversements mondiaux et pourquoi nous avons besoin de gens d’actions qui s’engagent à travers diverses causes à trouver de solutions pragmatiques aux problèmes et multiples crises de ce nouveau millénaire.
À travers les bouleversements sociaux, on cherche un modèle sur le plan individuel. On désire un modèle qui peut nous aider à nous engager consciemment dans l’action pour contribuer à une nouvelle émergence de la conscience collective, parvenir à la maîtrise de soi, et trouver un sens à notre vie. Le modèle du guerrier répond à cette quête.
- Gaëtan Sauvé
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