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Photo du rédacteurGaëtan Sauvé

Comment l’art de la guerre de Sun Tsu peut améliorer votre compétence au combat ?

TACTIQUES ET STRATÉGIES



« Quand vous faites votre mouvement, vous devez être rapide. La vitesse est l’essence de la guerre. Profitez du manque de préparation de l’ennemi ; empruntez des routes inattendues et frappez-le là où il n’a pris aucune précaution. »
- Sun Tsu. L’art de la guerre

L’Art de la Guerre pour devenir créatif et génératif en combat


Nous savons tous que Sun Tsu était un grand stratège militaire, mais qu’est-ce qui a fait son succès ?


Sun Tsu a compris qu’il fallait être créatif pour gagner une bataille. Il ne s’est pas contenté de s’appuyer sur les mêmes vieilles tactiques qui avaient été utilisées pendant des siècles. Il a utilisé son imagination pour trouver de nouvelles façons de vaincre ses ennemis.

Si vous êtes quelqu’un qui utilise toujours les mêmes tactiques et stratégies dans vos combats, vous pourriez facilement être vaincu par un combattant créatif. C’est parce qu’il est capable d’anticiper vos mouvements et de placer un contre que vous ne verrez pas venir.


Alors, comment vaincre un combattant créatif ?


La clé est d’être vous-même créatif et imprévisible. Utilisez une variété de techniques et d’approches différentes dans votre combat afin que votre adversaire ne puisse pas vous lire. Cela les laissera deviner et vous donnera le dessus dans le combat.


L’approche créative de Sun Tsu est ce qui lui a permis de vaincre des armées beaucoup plus grandes et mieux équipées. Sa capacité à sortir des sentiers battus a fait de lui l’un des plus grands commandants militaires de l’histoire.


Pourquoi un livre vieux de 2 500 ans comme l’Art de la guerre de Sun Tzu pourrait-il vous aider à battre votre adversaire ?


L’Art de la guerre de Sun Tsu pourrait vous aider à vaincre votre adversaire en comprenant ses tactiques et sa stratégie. Si vous parvenez à comprendre et à appliquer ses principes, vous serez sur la voie de la victoire dans n’importe quelle bataille. Ce texte ancien est rempli de conseils sur la façon de vaincre vos adversaires, quelle que soit leur taille ou leur force.


J’ai appliqué certain des principes de l’art de la guerre dans mon entrainement au combat de Karaté knockdown. N’est-il pas stupéfiant de penser que des connaissances vieilles de plus de 2 500 années sur l’art de la guerre peuvent nous aider à devenir un meilleur combattant dans notre discipline ?


L’art de la Guerre de Sun Tsu est un petit livre d’environ 75 pages. Assez facile à lire. Si vous êtes moindrement créatif, il est possible d’appliquer ces principes dans n’importe quel domaine compétitif autre que les combats. Je l’ai fait également avec mes livres sur l’autodéfense psychoverbale et sur la voie du guerrier.


Effectuons un exercice ensemble. Prenons un extrait de l’Art de la guerre de Sun Tsu et réfléchissons à la façon dont nous pourrions l’appliquer dans notre entrainement au combat. Prenons la citation au début de cet article et séparons-la en deux parties :


Partie un : « Quand vous faites votre mouvement, vous devez être rapide. La vitesse est l’essence de la guerre. »

Partie deux : « Profitez du manque de préparation de l’ennemi ; empruntez des routes inattendues et frappez-le là où il n’a pris aucune précaution. »


PARTIE UN


La vitesse en combat est l’essence du combat selon Sun Tsu. La vitesse tue.

Afin de discuter de la vitesse au combat de karaté, il est important de savoir d’abord qu’elle est à la fois objective et subjective. La vitesse objective est mesurée en termes de rapidité avec laquelle un combattant peut exécuter des actions physiques, tandis que la vitesse subjective est déterminée par la vitesse à laquelle un combattant perçoit que son adversaire se déplace pour l’attaquer.


La notion de la vitesse dépend d’une multitude de facteurs


Le concept de vitesse au combat n’est pas aussi simple qu’il paraît. Il existe des facteurs objectifs et subjectifs qui contribuent à la vitesse d’un mouvement en karaté.


Les facteurs objectifs sont des choses comme les attributs physiques de la personne qui effectue le mouvement — comme sa masse musculaire, sa flexibilité et sa force. Les facteurs objectifs incluent des éléments tels que la vitesse à laquelle une personne peut se déplacer physiquement (le ma-ai), la cadence et le timing (le hyoshi) à laquelle elle peut frapper sa cible avec un de ses 8 membres (pieds-poings-genoux-coudes), ou la vitesse à laquelle elle peut réagir à une attaque et la contrer.


Les facteurs subjectifs incluent des choses comme la gestion de la peur et la montée d’adrénaline d’une personne, sa capacité d’analyser et anticiper les mouvements de son adversaire, sa confiance en ses capacités techniques et son habileté à rester totalement en conscience externe pour être totalement attentif à toutes actions musculaire et non verbale de l’adversaire. Les facteurs subjectifs sont des choses comme la façon dont la personne s’est entrainée et a maîtrisé les techniques, sa capacité très rapide de modifier une technique en une autre technique, ainsi que son niveau d’attention et de concentration. Tous ces facteurs se conjuguent pour déterminer la rapidité d’exécution d’un mouvement. D’autres facteurs tels que l’élasticité des muscles, l’amplitude des mouvements des articulations et la forme de la technique peuvent également affecter la vitesse du mouvement.


Les « trous » dans notre perception de la vitesse d’un mouvement


Il y a aussi d’autres facteurs à prendre en compte, comme les angles morts de notre perception et notre vision. Si je suis proche de vous, votre champ de vision comportera des angles morts, que j’appelle aussi des « points aveugles ». Si vous me regardez dans les yeux et que ma main est proche de votre ventre, je peux lever ma main et vous frapper sous le menton en passant sous votre radar visuel. La vitesse de mon mouvement et une défaillance de votre champ perceptuel pendant un bref instant, c’est la formule idéale pour créer un beau knockout spectaculaire. On voit souvent ce phénomène dans les compétitions knockdown avec l’application bien placé d’un uppercut au foie qui est passé sous le radar de l’attention de l’adversaire grâce à un autre mouvement.


PARTIE DEUX


Voici trois stratégies pour faire en sorte que la vitesse de vos mouvements soit plus imprévisible. Comment pouvez-vous transformer cela en tactiques de combat ? Prenez une ou deux minutes pour réfléchir à chacune de ces stratégies. Je vous donnerai ensuite ma propre interprétation que j’ai faite de cette citation dans ma pratique, il y a plus de 40 ans.


1. Profitez du manque de préparation de l’ennemi ;

2. empruntez des routes inattendues ;

3. frappez-le là où il n’a pris aucune précaution. »


1. Profitez du manque de préparation de l’ennemi 


En d’autres termes, si votre adversaire n’est pas prêt pour ce que vous vous apprêtez à faire, il ne pourra pas se défendre correctement. Pour ce faire, vous devez d’abord évaluer les capacités et les faiblesses de votre ennemi. Une fois que vous avez une compréhension claire de ce à quoi vous êtes confronté, vous pouvez commencer à diriger le combat. Dans quelle zone de distance votre adversaire a plus de difficultés ? Face à quelles techniques semble-t-il être moins préparé ? Pouvez-vous le dominer par l’endurance ou par la résistance ? Comment réagit-il à des « effets de souffle » d’énergies intenses ou des attaques rapides soutenues ? Peut-il soutenir un rythme rapide ou intense ? Découvrez les points faibles de votre adversaire et utilisez-les à votre avantage lors du combat. Frappez vite et frappez fort.



2. Empruntez des routes inattendues 


Cela signifie que vous ne devez pas combattre votre adversaire comme il s’y attend, mais plutôt utiliser votre connaissance de son style de combat, ses techniques et la force de votre adversaire contre lui. Utilisez des feintes et des distractions. Faites usage du pouvoir de la surprise. Jouer sur les faiblesses de votre adversaire. Laisser votre adversaire dans l’expectative. Développer un style de combat polyvalent.


Ne faites pas la même chose encore et encore, car cela permet à votre adversaire de prédire facilement ce que vous ferez, et vous serez plus facile à vaincre. Surprenez votre adversaire avec de nouveaux mouvements.


Ne soyez pas prévisible, c’est le pire défaut qui peut vous amener à votre perte dans toute confrontation physique ou psychologique. Si votre adversaire sait ce que vous allez faire chaque fois, il pourra bloquer ou contrer vos mouvements. En étant imprévisible, vous rendrez plus difficile pour votre adversaire d’anticiper votre prochain mouvement et de se défendre contre eux. Pour réussir, vous devez surprendre votre adversaire avec des actions nouvelles et inattendues. C’est l’essence du combat créatif. Cela peut être fait en utilisant différentes techniques dans différentes situations ou en changeant vos schémas d’attaque. Réagissez aux techniques de votre adversaire de manière à le déconcerter et trouvez des solutions inédites à ses tactiques. C’est l’essence du combat génératif. Laissez votre adversaire deviner, et il sera moins susceptible de se défendre contre vos assauts avec succès.


3. Frappez-le là où il n’a pris aucune précaution


Vous devez viser les points faibles de votre adversaire, c’est-à-dire les zones où il n’a pas pris de précautions pour se protéger. Il peut s’agir de la tête, du ventre, l’intérieur de la cuisse, où il est moins susceptible d’avoir une bonne musculature ou une bonne défense. Frapper votre adversaire dans ces zones peut vous aider à prendre l’avantage sur lui et potentiellement mener à une victoire rapide.


Viser les points faibles de votre adversaire. Par exemple, le cou d’un adversaire est un point vulnérable qui n’est généralement pas toujours bien protégé. Le mawashi-geri brésilien ou le kakato geri est une bonne technique pour frapper à ce niveau. Le dessous du menton peut aussi être vulnérable quand nous sommes proches et que nous utilisons un coup de genou sauté. Découvrir les zones faibles d’un adversaire est un exercice amusant que vous pouvez pratiquer dans tous vos combats. Le conseil de Sun Tsu est d’étudier votre adversaire et de trouver ses faiblesses avant d’attaquer.


Cela va vous amener à gagner le combat avant d’avoir frappé


Sun Tsu dit que pour remporter un combat, vous devez d’abord gagner la bataille mentalement. Vous devez être confiant et concentré sur vos objectifs, et savoir que vous pouvez vaincre votre adversaire. Ce n’est qu’ensuite que vous devez frapper.

Pour atteindre cet état d’esprit, vous devez vous entrainer fermement et avec assiduité, afin d’aiguiser vos compétences et d’être prêt à affronter tout ce que votre adversaire pourrait vous lancer.


Gaëtan Sauvé


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